Conférence de presse du 22 mars 2024 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lin Jian
2024-03-22 23:00

À l’invitation du Premier ministre Li Qiang du Conseil d’État, le Premier ministre de la République socialiste démocratique de Sri Lanka, Dinesh Gunawardena, effectuera une visite officielle en Chine du 25 au 30 mars.

À l’invitation de Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et ministre des Affaires étrangères, Narayan Kaji Shrestha, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Népal, effectuera une visite officielle en Chine du 25 mars au 1er avril.

Le Quotidien du Peuple : La Chine a annoncé que le président de Nauru, David Adeang, se rendrait en Chine. Pouvez-vous nous informer des arrangements de la prochaine visite du président de Nauru et des attentes de la Chine ?

Lin Jian : Cette visite sera la première visite d’État du président de Nauru en Chine depuis que la Chine et Nauru ont rétabli les relations diplomatiques en janvier de cette année. La Chine est disposée à travailler avec Nauru pour faire de cette visite une occasion de consolider la confiance politique mutuelle, d’élargir les échanges et la coopération dans tous les domaines, d’approfondir l’amitié entre nos deux peuples et de faire progresser nos relations bilatérales.

China Daily : Lors d’une réunion tenue le 20 mars, le gouvernement ukrainien a décidé de réprimer la liste des « sponsors internationaux de la guerre » établie et publiée par l’Agence nationale ukrainienne de prévention de la corruption. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : La position de la Chine sur la question de l’Ukraine est cohérente et claire. Nous sommes toujours du côté de la paix et de la justice. En ce qui concerne l’inscription d’entreprises chinoises sur la liste des institutions ukrainiennes compétentes, nous avons clairement exprimé notre ferme opposition. La Chine se félicite de l’annulation de la liste par l’Ukraine.

Reuters : Le Conseil de sécurité des Nations Unies votera aujourd’hui sur la prolongation du mandat du groupe d’experts du Comité des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC). La Chine est-elle favorable à la prolongation de ce mandat ?

Lin Jian : Je n’en suis pas au courant.

CNR : La Chine vient d’annoncer la visite en Chine du Premier ministre sri-lankais Dinesh Gunawardena. Quels sont les arrangements et les attentes de la Chine à l’égard de cette visite ?  

Lin Jian : Le Premier ministre Dinesh Gunawardena s’est rendu en Chine à plusieurs reprises et a considérablement contribué au développement des relations entre la Chine et le Sri Lanka. Au cours de cette visite, le président Xi Jinping le rencontrera, et le Premier ministre Li Qiang et le président du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale (APN) Zhao Leji s’entretiendront respectivement avec lui. Les dirigeants des deux pays auront un échange de vues approfondi sur la poursuite de l’amitié traditionnelle, l’approfondissement de la confiance politique mutuelle, l’élargissement de la coopération pragmatique et les questions internationales et régionales d’intérêt commun.

La Chine et le Sri Lanka sont traditionnellement des voisins proches et amicaux. Depuis l’établissement des relations diplomatiques en 1957, les deux pays se sont toujours soutenus mutuellement et ont toujours avancé côte à côte, donnant un bon exemple d’égalité de traitement et de relations amicales entre les pays. Ces dernières années, les deux pays ont eu de fréquents échanges de haut niveau, ont fait progresser la confiance politique mutuelle, ont renforcé les échanges et la coopération dans les domaines tels que l’économie et le commerce, ainsi que les échanges culturels et entre les peuples, et ont maintenu une bonne communication et une bonne coordination dans les affaires régionales et internationales. En octobre dernier, le président du Sri Lanka, Ranil Wickremesinghe, a assisté au troisième Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale en Chine. Le président Xi Jinping a eu un échange de vues approfondi avec lui et ils sont parvenus à un consensus important sur le développement des relations bilatérales.

La Chine attache une grande importance à ses relations avec le Sri Lanka, et est disposée à travailler avec le Sri Lanka pour mettre en œuvre le consensus important conclu par les dirigeants des deux pays, élargir les échanges et la coopération dans divers domaines, y compris la coopération de haute qualité de « la Ceinture et la Route », et s’efforcer de réaliser de nouveaux progrès dans le partenariat stratégique de coopération caractérisé par une assistance mutuelle sincère et une amitié éternelle.

CCTV : La Chine a récemment été confrontée à des vents contraires lors de l’exportation de ses véhicules électriques. Récemment, l’Union européenne (UE) a annoncé l’enregistrement douanier des véhicules électriques importés de Chine et imposera probablement des droits de douane rétroactifs sur les véhicules concernés. Le Royaume-Uni et les États-Unis se préparent à lancer une enquête anti-subventions sur les véhicules électriques chinois ou une enquête sur les risques qu’ils représentent pour la sécurité nationale. La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que le gouvernement prenait des mesures pour assurer le succès de l’industrie américaine des véhicules électriques. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Lin Jian : Le véhicule électrique est une industrie mondialisée. Seules la division du travail et la coopération peuvent apporter des avantages mutuels, et seule une concurrence loyale peut favoriser le progrès technologique. Prôner le protectionnisme et établir des barrières commerciales au nom de la « concurrence loyale » et de la « sécurité nationale » vont à l’encontre des principes de l’économie de marché et des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). À court terme, certains pays tireront apparemment profit de ces pratiques, mais ce qu’ils protègent, ce sont leurs industries sous-développées, ce qu’ils perdent, c’est leur développement futur, et ce qu’ils récoltent, c’est la situation perdant-perdant. À long terme, les intérêts de leurs industries et de leurs clients seront affectés, et la transition mondiale vers une économie verte et la lutte contre le changement climatique seront compromises. En fait, les industries automobiles aux États-Unis et en Europe ont exprimé leur opposition à ces pratiques. De nombreux responsables d’entreprises automobiles et d’associations professionnelles européennes estiment que l’Occident ne devrait pas craindre les véhicules électriques chinois, et que des mesures restrictives telles que des droits de douane ne contribuent pas à résoudre les problèmes de compétitivité auxquels ils sont confrontés.

Je tiens à souligner que la popularité des véhicules électriques chinois repose sur l’innovation technologique et l’excellente qualité qui se sont formées dans le contexte de la concurrence mondiale, et non sur des subventions. Dans le même temps, la Chine a aboli toutes les restrictions d’accès au marché pour les investissements étrangers dans le secteur manufacturier et reste ouverte aux constructeurs automobiles internationaux qui peuvent ainsi profiter pleinement des dividendes du grand marché chinois. En 2023, la Chine était le deuxième plus grand marché pour Tesla, qui vend plus de 600 000 véhicules, soit une augmentation de 37,3 % en glissement annuel, avec un chiffre d’affaires annuel de 21,75 milliards de dollars. Mercedes Benz, BMW et Volkswagen sont depuis longtemps des marques connues en Chine. Selon les rapports, alors que l’Occident s’inquiète de l’exportation des véhicules électriques chinois à l’étranger, un véhicule Volkswagen est vendu toutes les 10 secondes environ sur le marché chinois.

La mondialisation économique est une tendance majeure, le protectionnisme n’est jamais une bonne option et l’abus de recours commerciaux contrevient aux règles du commerce international. Ce n’est que par une coopération mutuellement bénéfique que nous pourrons agrandir le gâteau ; ce n’est qu’en dépassant le jeu à somme nulle que nous pourrons parvenir à une situation gagnant-gagnant. Nous espérons que les parties concernées écouteront attentivement la voix rationnelle de l’industrie, observeront sérieusement les règles de l’OMC, respecteront les lois de l’économie de marché, cesseront de transformer les questions économiques et commerciales en questions politiques, sécuritaires ou idéologiques, et offriront un environnement ouvert, équitable, juste et non discriminatoire pour les investissements et les activités des entreprises de tous les pays, y compris la Chine.

TASS : Selon les rapports, la Chine a conclu un accord avec les Houthis du Yémen sur le libre passage des navires en mer Rouge. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Lin Jian : La mer Rouge est une voie importante pour le commerce international des marchandises et de l’énergie. La Chine appelle les parties concernées à sauvegarder conjointement la sécurité des voies de navigation en mer Rouge, conformément à la loi, et à respecter sincèrement la souveraineté et l’intégrité territoriale des pays riverains de la mer Rouge. La Chine continuera à jouer un rôle constructif et à contribuer au rétablissement rapide de la paix et de la stabilité en mer Rouge.

Bloomberg : Les Houthis ont déclaré que les navires de la Chine et de la Russie seraient autorisés à naviguer dans la mer Rouge sans être attaqués. Et ceci est le résultat, selon ces personnes, de discussions entre des diplomates chinois et russes, et l’une des figures politiques les plus importantes des Houthis. Pouvez-vous confirmer que des diplomates chinois se sont entretenus avec les Houthis ? Vous êtes-vous mis d’accord sur la situation ? Par ailleurs, il est rapporté qu’en échange de cet accord, la Chine et la Russie aient accepté d’apporter un soutien politique plus important aux Houthis. Pouvez-vous le confirmer et nous donner plus de détails ? 

Lin Jian : J’ai exposé la position de la Chine et je n’ai rien à ajouter.

CCTV : Vous venez d’annoncer que le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Népal, Narayan Kaji Shrestha, effectuera une visite officielle en Chine. Comment la Chine voit-elle les relations actuelles entre la Chine et le Népal ? Quelles sont les attentes de la Chine à l’égard de cette visite ?

Lin Jian : La Chine et le Népal sont des amis traditionnels et des voisins liés par des montagnes et des rivières. Ces dernières années, les deux pays ont entretenu des échanges étroits de haut niveau, ont continué à approfondir la coopération pragmatique dans divers domaines, et ont maintenu une coordination et une collaboration étroites dans les affaires régionales et internationales. En septembre dernier, le Premier ministre Pushpa Kamal Dahal a effectué une visite officielle en Chine et les dirigeants des deux pays sont parvenus au consensus important sur le développement des relations entre la Chine et le Népal.

La prochaine visite sera la première visite à l’étranger de Narayan Kaji Shrestha après sa prise de fonction en tant que vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Népal. La Chine est disposée à travailler avec le Népal pour faire de cette visite une occasion de concrétiser davantage le consensus important atteint par les dirigeants des deux pays, d’approfondir la confiance politique mutuelle, de poursuivre la construction conjointe de haute qualité de « la Ceinture et la Route », d’élargir les échanges et la coopération dans divers domaines et de s’efforcer de réaliser de nouveaux progrès dans la construction d’un partenariat stratégique Chine-Népal de coopération caractérisé par une amitié éternelle pour le développement et la prospérité.

AFP : Le Conseil de sécurité des Nations Unies votera aujourd’hui sur un projet de résolution présenté par les États-Unis, appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Comment la Chine évalue-t-elle ce projet de résolution et comment compte-t-elle voter ?

Lin Jian : Le conflit palestino-israélien fait toujours rage et a provoqué une grave crise humanitaire. La communauté internationale attend du Conseil de sécurité qu’il s’acquitte sérieusement de ses responsabilités. La Chine soutient le Conseil de sécurité pour qu’il prenne dès que possible des mesures plus responsables et plus significatives et qu’il travaille sans relâche pour parvenir à une cessation rapide des hostilités à Gaza, améliorer la situation humanitaire et mettre en œuvre la « solution à deux États ». Nous pensons que sur la question palestino-israélienne, nous devons respecter les faits et l’histoire, écouter et respecter la position et les aspirations des pays arabes, instaurer dès que possible un cessez-le-feu, améliorer la situation humanitaire et mettre en œuvre la « solution à deux États ». C’est à cette aune qu’il faut évaluer les actions et les décisions du Conseil de sécurité.

Shenzhen TV : Le Premier ministre de l’Eswatini Russell Dlamini s’est récemment rendu à Taïwan, où il a rencontré Tsai Ing-wen, Lai Ching-te et le « premier ministre » Chen Chien-jen. Il a assisté au dîner de bienvenue organisé par le chef du Bureau des affaires étrangères de Taïwan Wu Jaushieh, a visité des entreprises et des universités taïwanaises, et a tenu un séminaire sur l’exploration des opportunités d’investissement dans le Royaume de l’Eswatini. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : Nous avons pris note de la récente visite à Taïwan du Premier ministre de l’Eswatini, Russell Dlamini. Il s’agit d’une grave provocation à l’égard du principe d’une seule Chine et de la souveraineté de la Chine. La Chine s’y oppose fermement.

Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois et le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légal représentant l’ensemble de la Chine. Il s’agit là d’un consensus général de la communauté internationale qui ne tolère aucune contestation. En ce qui concerne la visite à Taïwan du Premier ministre de l’Eswatini, je voudrais souligner les deux points suivants :

Premièrement, au cours des 56 dernières années des « liens diplomatiques » entre l’Eswatini et la région de Taïwan, la population de l’Eswatini n’a pratiquement pas bénéficié d’avantages tangibles et le développement national de l’Eswatini n’a pratiquement pas progressé. Nous sommes convaincus que les habitants de l’Eswatini le savent bien. Les autorités taïwanaises gaspillent l’argent des contribuables pour soutenir une poignée d’hommes influents en Eswatini afin de maintenir les soi-disant « liens diplomatiques ». Ce type de relations n’a aucune valeur pour les habitants de Taïwan et d’Eswatini.

Deuxièmement, plus de 180 pays et organisations internationales ont réaffirmé leur engagement en faveur du principe d’une seule Chine après les élections dans la région de Taïwan. Récemment, Nauru a rétabli ses relations diplomatiques avec la Chine, et il ne reste que 12 pays qui entretiennent des soi-disant « liens diplomatiques » avec la région de Taïwan. Des faits indéniables montrent une fois de plus qu’une seule Chine bénéficie d’un large soutien et représente la tendance générale dans le monde. Certaines personnes au pouvoir en Eswatini vont à l’encontre de la tendance de l’époque et maintiennent les soi-disant « liens diplomatiques » avec la région de Taïwan. De telles pratiques ne trouvent aucun soutien et ne persisteront pas.

Nous croyons que le peuple d’Eswatini verra clairement la vérité sur l’« indépendance de Taïwan » et reconnaîtra les dangers de la « diplomatie du dollar » déformée entre Taïwan et Eswatini. Nous demandons instamment à certaines personnes au pouvoir en Eswatini de voir clairement le consensus général au sein de la communauté internationale, de s’abstenir d’être trompeuses ou de saper délibérément le principe d’une seule Chine, qui est une norme fondamentale régissant les relations internationales, et de réaliser leurs erreurs et de revenir dans le droit chemin le plus rapidement possible.

Bloomberg : Le représentant spécial Li Hui a tenu une réunion d’information ce matin pour les envoyés diplomatiques de 18 pays et les représentants de la presse ce matin, mais tous les représentants des médias n’étaient pas présents. Pourriez-vous nous dire brièvement quel a été le principal message de cette réunion d’information ? Quels sont les résultats de la visite de Li Hui en Ukraine et dans les pays européens ?

Lin Jian : Le représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiennes, Li Hui, a tenu une réunion d’information le 22 mars et a partagé avec les envoyés diplomatiques et les représentants de la presse chinoise et étrangère des informations sur le deuxième tour de la navette diplomatique sur la crise ukrainienne. La Chine a publié un communiqué de presse auquel vous pouvez vous référer. J’aimerais également partager avec vous des informations concernées.

Le représentant spécial Li Hui a donné des précisions sur l’échange de vues approfondi qu’il avait eu avec diverses parties sur les moyens de parvenir à un cessez-le-feu rapide et à un règlement politique de la crise, ainsi que sur d’autres questions, lors de sa visite en Russie, en Ukraine et dans d’autres pays européens concernés. Li Hui a déclaré que toutes les parties saluaient les efforts de médiation de la Chine et attendaient d’elle qu’elle joue un rôle plus constructif. Elles ont convenu qu’en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et amie de la Russie et de l’Ukraine, la Chine pourrait servir de médiateur entre les deux pays et entre les différentes parties, transmettre des informations et encourager toutes les parties à rechercher un terrain d’entente par-delà les divergences, à dégager un consensus et à créer des conditions favorables à des pourparlers de paix.

Le représentant spécial Li Hui a également souligné que la Chine soutient la tenue, en temps voulu, d’une conférence de paix internationale reconnue par la Russie et l’Ukraine, qui garantisse la participation égale de toutes les parties et des discussions équitables sur tous les plans de paix. La Chine est disposée à continuer à jouer son rôle unique et à apporter sa sagesse et sa force au règlement politique de la crise.

PTI : Vous venez de mentionner l’accord Chine-Russie-Houthis. Cet accord couvre-t-il d’autres pays ou se limite-t-il probablement à la Chine et à la Russie ?

Lin Jian : Je viens d’exposer la position de la Chine.

Bloomberg : Je voudrais juste poser une question sur le Forum sur le développement de la Chine qui aura lieu dimanche et lundi, à Beijing. Pouvez-vous partager des informations sur les représentants des principaux dirigeants chinois pour y participer ou prononcer un discours  ?

Lin Jian : La Chine publiera des informations concernées en temps voulu. Veuillez les suivre.